Pour vivre heureux, vivons cachés! Cela pourrait être le mot d'ordre inscrit au fronton du Restaurant Zum See de Max et Greti Mennig. Car plus difficile d'accès, c'est quasi impossible en restant en Suisse. Et pourtant l'établissement ne désemplit pas, été comme hiver. C'est donc une sérieuse référence. Pour dénicher le ravissant hameau de Zum See, il faut d'abord gagner Zermatt, traverser toute la station à pied, en calèche ou en taxi électrique, puis monter dans la télécabine de Furi en direction du glacier du Théodule.
De là, descendre un bon kilomètre, soit à skis en hiver, soit à pied en toute saison, du mois durant les huit mois de l'année où le restaurant est ouvert. Autre possibilité, grimper depuis Zermatt jusqu'à l'altitude de 1766 mètres en empruntant un sentier bucolique où, en été, on aperçoit les marmottes qui se dorent au soleil. Les 1000 mètres de dénivellation valent largement la chandelle. Le restaurant et sa terrasse occupent presque tout le hameau, au centre duquel trône une maison vielle de près d'un demi-siècle, celle de la famille du guide Taugwalder, Il n'y a pas si longtemps que ça, on trayait encore les vaches lé même où les dîneurs viennent aujourd'hui se régaler de feuilletés aux chanterelles ou de gâteaux aux abricots maison. Max Mennig, un Bavarois installé à Zermatt depuis dix-huit ans et qui a été d'abord boucher avant passer chef de cuisine dans divers hôtels de la station, officie aux fourneaux avec sa petite équipe, tandis que son épouse Greti, d'origine autrichienne, dirige le service.
La carte tient sur une double page. Normal, Max Mennig a pris l'option de privilégier la qualité plutôt que la quantité. Parmi les spécialités de la maison, le filet d'agneau, tendre et goûteux, accompagné de rösti ou de gratin, les gambas ou curry et nouilles ou les Sonntagsrösti, que l'on ne consomme pas que le dimanche et qui sont accompagnés de saumon fumé à la crème aigre. Les nouilles aux bolets sont de bonne facture, mais on dirait que la saison s'est montrée un peu avare en champignons. Toutes sortes de pâtes et d'assiettes de salades figurent aussi sur le menu. Côté desserts, inutile d'aller chercher des raffinements trop lointains : la tarte aux abricots ou l'Apfelstrudel conviennent parfaitement au climat environnant. D'autant plus que, pour regagner Zermatt, il vaut mieux ne pas avoir le ventre trop plein. Le porte-monnaie, lui au moins, n'a pas trop souffert. Pour quatre il est possible de bien manger pour moins de 160 francs, dôle blanche et cafés inclus.